Publication infos autour du MOOC
Mooc ITyPA, capitalisation et prospective
J’avais pour intention de capitaliser mon parcours du Mooc
ITyPA en mode collaboratif en mutualisant sur les divers blogs et autre
pads avec les participants rencontrés en chemin.
Vu la quantité de notes, de réflexions, de documents et d’articles
accumulés et la saison se prêtant aux vœux et prospectives c’est sous
cette forme que je décide de livrer ma capitalisation, voilà qui «
bouclera ma boucle » ITyPA 2012.
Cette « évaluation à froid » vient en réponse à la question ouverte que je me posais à mon entrée en ITyPA en octobre dernier
: « Je suis donc curieux d’apprendre comment chaque personne peut
apprendre dans ce dispositif, quels sont les stratégies ou les modèles
qui peuvent émerger. »
Je prendrai comme point de départ l’article de Frédéric Haeuw Les MOOC pour apprendre en toute autonomie ? dans lequel il relate son expérience du Mooc ITyPA et pose la question de l’accompagnement.
D’où mon commentaire : « N’est ce pas justement une des spécificités
d’un Mooc que de laisser les apprenants face à leurs objectifs, et
ensuite face à leur implication ? C’est-à-dire une voie intermédiaire
entre une formation informelle via les réseaux sociaux et la formation
conventionnelle, accompagnée. Un modèle « auberge espagnole » de la
formation ? Dans ce cas les initiateurs ne sont en effet pas des «
accompagnateurs » au sens fort du terme mais plutôt des « éclaireurs »
qui marchent devant, suivis ou non. »
Massive individualisation ?
Les moocs s’appuient sur la capacité à s’autoformer, à développer
l’apprenance collective. Cependant, une des valeurs ajoutées de la FOAD
est à mon sens l’individualisation, lorsque le dispositif est bien pensé
et s’en donne les moyens.
L’accompagnement est donc une condition sine qua non de
l’individualisation qui permet l’approfondissement de savoirs et de
compétences.
Dans le cas d’un mooc la notion de « massive » me parait, dans une
première approche, à l’opposé de l’individualisation. La gestion et
l’organisation des Moocs s’appuyant sur la quantité, d’apprenants, de
contenus, de productions… comme en témoigne Michel Cornu lors de son
intervention et qui rappelle la règle du 1%.
L’article de Régis Faubet des chiffres et des MOOCs
fait état de la mine d’or statistique qui est en jeu par la maitrise
des Learning Analytics et de l’instructional design ou design
d’apprentissage, l’exploitation des données semble induire une
orientation behavioriste de la formation assez forte…
La réponse de Denys Lamontagne à ma question sur le « Modèle économique des Moocs : un peu de prospective »
fournit aussi des éléments précieux sur la façon dont le directeur de
Thot Cursus aborde les quantités d’apprenants francophones qui peuvent
être mobilisés par les moocs
Mooc ou Mool ?
Alors, pourquoi parler de cours ?
Je rejoins Frédéric Haeuw, en effet le mot cours fait référence au magistral et à un parcours composé de « contenus ».
Dans le cadre du Mooc Itypa le parcours était « balisé » mais les
contenus à créer par les participants. C’est plutôt du Massive Open
Online Learning du Mool donc !
Ce qui donnerait en français ALOM : Apprentissage en Ligne Ouvert et Massif
On trouve aussi d’autres traductions et acronymes sur wikibooks.
En formation ce sont les possibilités numériques qui impactent la
pédagogie, comme elles ont impacté les médias classiques et de nombreux
domaines, mais le « modèle Mooc » ne semble pas encore défini et se
cherche encore comme en témoigne cet article tout frais du Wall Street Journal.
En effet le modèle du Mooc connectiviste n’est pas celui d’un cours
mais celui de l’apprentissage en communautés de pratiques ou
d’apprentissage, un peu plus formalisé. Un apprentissage hybride qui
mêle l’aspect vertical et descendant de la formation formelle à la
nature horizontale des échanges entre pairs sur les supports qu’ils ont
choisis.
Cette nature horizontale des échanges en communautés est certainement
une des composantes qui permet à chacun de s’adapter aux situations de
plus en plus complexes du monde professionnel, au contexte de
décroissance et de concurrence, aux nouveaux enjeux auxquels nous
faisons face actuellement, remettant en cause les modèles classiques.
L’intervention de Frédéric Domon
sur l’apprentissage social a mis en évidence les rapports entre ces
échanges horizontaux en formation, les facteurs bloquants au sein de
certains modèles de circulation des informations et les enjeux liés aux
sociétés apprenantes, le lien ténu qu’il y a entre savoirs formels et
investissement direct des apprentissages dans les pratiques.
Il est important de noter la différence entre CMooc, et XMooc, qui est mise en évidence dans le tableau réalisé par Rémi Bachelet.
ITyPA était construit sur le modèle Cmooc, ou Mooc « connectiviste »,
les XMoocs proposant une approche plus classique de l’enseignement.
Quant aux remarques sur le taux d’abandon des Moocs, pourquoi
appliquerait-on les mesures adaptées à la formation classique ? Dans un
contexte de formation informelle, pourquoi mesurer le taux d’abandon ?
N’est il pas suffisant, voire plus juste d’évaluer ce que chaque
apprenant a appris ? Chacun ayant pu quitter le parcours pour x raisons,
est ce un abandon ?
Global / Local : quelles convergences ?
Alors, sur quel modèle les Moocs pourront-ils gérer quantité et individualité ?
Comment créer une convergence entre les Moocs et les dispositifs de
formation de professionnelle continue ? Dans le contexte dans lequel les
formateurs évoluent avec des apprenants « non initiés » ?
Une voie intéressante me parait d’établir un « relais » global / local,
c’est-à-dire d’utiliser le principe des Moocs en lui adjoignant une
composante accompagnement. Sous la forme de « regroupements »
présentiels ou distants pour retrouver les rôles d’accompagnement, de
médiation, d’assistance, ceux soulignés par Karine Affaton dans le formateur 2.0,
rôles nécessaires à l’individualisation. Ces regroupements informels se
sont organisés spontanément lors du Mooc ITyPA sur certaines régions.
Il s’agit donc d’un besoin réel des participants. Cette articulation me
parait être la composante indispensable de l’individualisation, dans le
cadre d’une formation répondant aux critères réglementaires de la FPC.
Que le sujet d’un Mooc soit d’apprendre à faire du compost, de
l’informatique ou de l’ingénierie, penser global et agir local nécessite
de développer les réseaux de proximité, de relayer les contenus des
Moocs dans un contexte de formation.
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